Mardi 
10 avril 2012
Présentation et discussion 
des travaux de 
Louis 
Pinto
par
José-Luis Moreno Pestaña
En présence de 
l’auteur
La Théorie 
souveraine
Les philosophes français et 
la sociologie au XXe siècle 
« La philosophie ne voyage 
point », déplorait Jean-Jacques Rousseau. La découverte d’autres cultures lui 
semblait procurer un indispensable dépaysement et une idée élargie de 
l’humanité. Or, depuis l’époque des Lumières, les sciences de l’homme ont connu 
un développement considérable que les philosophes en France n’ont pu ignorer. La 
sociologie en particulier, issue avec Durkheim de la discipline philosophique, 
n’a cessé d’être présente à leur esprit. Mais on ne peut analyser le problème 
qu’elle a posé à la philosophie depuis plus d’un siècle sans envisager ce que la 
pensée la plus théorique doit à des traditions, à des hiérarchies 
intellectuelles, à des découpages disciplinaires. Quatre périodes ont été 
étudiées ici, entre les années 1900 et les années 1970 : la première, marquée 
par le débat sur le durkheimisme ; la deuxième, dominée par la phénoménologie ; 
la troisième, placée sous l’emblème du structuralisme ; et la dernière, sous 
l’emblème des rapports entre politique et philosophie, savoir et pouvoir. Au 
lieu de recenser ou d’encenser, comme on le fait trop souvent, les pensées 
d’auteurs prestigieux qui ne manquent pas ici (Durkheim, Husserl, Sartre, 
Merleau-Ponty, Lévi-Strauss, Foucault, Bourdieu, Deleuze, Derrida, etc.), Louis 
Pinto s’est donné une autre tâche : celle de comprendre comment les stratégies 
des philosophes commandées par leur position et leurs ressources dans le champ 
philosophique ont favorisé l’invention d’instruments conceptuels, parmi lesquels 
l’antinaturalisme et l’antiobjectivisme. On est ainsi conduit à voir tout 
autrement les philosophes aussi bien que leurs discours.
La vocation et le métier de 
philosophe. Pour une sociologie de la philosophie dans la France 
contemporaine
La sociologie, loin de 
réduire les pensées les plus originales à des structures sociales 
impersonnelles, n'ignore ni la portée des innovations ni la valeur des idées, 
mais envisage les philosophes pour ce qu'ils sont : des hommes comme les autres, 
dotés d'intérêts et d'attentes qui, bien que spécifiques, ne tombent pas du ciel 
des idées pures. La première des tâches est de comprendre comment, en France, 
une doctrine pédagogique, un apprentissage scolaire, des exercices comme la 
dissertation, un art oratoire contribuent à structurer les esprits et à garantir 
le statut philosophique des discours. Pour autant, la diversité croissante des 
manières d'être philosophe dans la période contemporaine n'est pas un simple 
leurre : le penseur original, le maître de khâgne, l'érudit, la vedette 
médiatique semblent bénéficier d'un même titre de noblesse intellectuelle. Ce 
livre ne propose ni panorama, ni manifeste, ni plaidoyer, mais des instruments 
d'analyse pour comprendre l'obscur engendrement des idées et le pouvoir de 
séduction que certaines d'entre elles semblent posséder. Alors que la 
philosophie est devenue le lieu où s'affrontent plus que jamais des définitions 
sensiblement opposées de ce qu'elle est et prétend être, la sociologie peut 
favoriser à sa manière ce regard réflexif auquel les philosophes auraient 
mauvaise grâce à se soustraire puisqu'ils sont les premiers à en revendiquer, 
sinon l'urgence, du moins les mérites.
10 h 00 - 12 h 00 
CNRS/site Pouchet, 59-61, 
rue Pouchet, 75017 Paris
Métro ligne 13 (Guy Moquet/Brochant), Bus 66 (La Jonquière)
Contact : lirelessciencessociales@gmail.com
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59-61 rue Pouchet,
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